CR Lyon Urban Trail 2013 - By Fab'
Et nous voilà le 14 avril place des Terreaux à 7h du mat pour aller faire une petite balade de 36 kilomètres dans cette belle ville de Lyon. Le temps est magnifique. On va se coltiner 21 grimpettes pour un dénivelé positif de 1600 mètres et 6000 marches : 1ère interrogation, où en sont les jambes car depuis Cabornis un bon travail de dénivelé a été effectué mais est’ il assimilé ? L’objectif : moins de 5h et si ça veut le faire 4h45.
Pour la grimpe on va le voir tout de suite car à peine 800 mètres après le départ on se colle le tunnel des ternes : une bonne côte de 500 mètres à 15%. Bon je cours pendant les 2/3 mais après c’est marche … La suite des hostilités dans les pentes passent bien, il y a juste les descentes à gérer car sur le bitume ça tape un peu quand même.
On traverse la passerelle pour se retrouver à Saint Paul et là c’est parti. Les marches à gauche de la gare (celles où j’avais fait la sortie avec Fabien Antolinos) et on monte pour la 1ère fois à Fourvière. Les pulses ne dépassent pas 160 (un autre objectif, gérer au maximum) et j’enfile les kilomètres. On redescend vers Saint-Jean par la montée du calvaire. Sympa en descente, tout en relance dans les virages, je me prendrais presque pour Andy Symonds tellement ça déroule.
Les quais avec un beau soleil (et côté temps on a eu du bol) jusqu’au tunnel de Fourvière pour rallier Sainte-Foy. Je reconnais la dernière portion de la SainteLyon mais là on monte et je suis surpris car je grimpe sans souffrir, je suis vraiment en mode je profite un max. Un petit coup d’œil sur la Garmin : je suis en avance sur mes prévisions et je n’ai pas l’impression d’avoir été plus vite que ça.
11 kilomètres, Sainte-Foy, 1er ravito : 1h15. Merde je suis allé vite ! Ça me donne un bon coup de booste car j’ai de super jambes, l’entrainement paye. Ravito express mais ravito quand même car j’ai bien retenu la fringale de Cabornis l’année dernière : on mange et on boit à chaque fois !!!
On repart sur les hauteurs de Sainte-Foy pour retourner vers Fourvière. C’est assez roulant et on a un point de vue magnifique. On admire le Mont-Blanc en toile de fond et je discute avec une nana (mignonne et sympa) qui va faire le Marathon du Mont-Blanc. Mes pensées m’échappent et je me vois déjà en train de gambader autour de sa Majesté Mont-Blanc, un jour peut-être. Vers le 15ème kilomètre j’ai un petit coup de barre mais bon comme ce n’est pas trop dur ça passe.
Arrivée au Théâtre Gallo-Romain. Faut croire que nos ancêtres n’étaient pas foutus comme nous car les marches sont énormes. Je fais attention de pas me faire une cheville. Une fanfare est là et avec le soleil c’est vraiment sympa. Le parcours du 23 nous rejoint et il commence à avoir un peu de monde. On attaque le chemin du Rosaire, la forme n’est pas totalement revenu, ma « partenaire » de course part devant et je monte tranquille pour récupérer le 2ème ravito en haut de la Sarra.
Ravito de la Sarra : je recharge mes bidons, je prends le temps de bien manger et de récupérer. Passage en 2h05 au 17ème kilomètre : calcul rapide, les 4h45 sont jouables mais faut pas fléchir.
La descente de la Sarra à bloc et après le coup de massue : la montée de la Sarra à remonter par des escaliers et j’en ai vraiment chié !!! En haut je récupère en marchant un peu et puis je me colle dans les pas d’un gars qui a un joli maillot d’une équipe de triathlon. Je trottine et petit à petit je sens que les jambes se remettent à tourner.
On repasse par-dessus les rivières pour rejoindre Caluire. De jolies montées nous attendent et je reprends mon rythme de course. Je double pas mal de gens, je cours environ sur les 2/3 de chaque côte et je les finis en marche rapide, dès que je peux je relance. Je suis ravi de voir que les heures d'entraînement paient. 3 kilomètres avant le dernier ravito j’aide un gars qui a de belles crampes (ça me rappelle quelqu’un). Il est tout surpris que quelqu’un s’arrête mais il ne faut pas oublier la philosophie du trail : entraide !
3ème ravito en dessous de la montée de l’église au kilomètre 27. Merde 3h20 ! Là j’ai un flash : il reste 10 bornes et donc les 4h30 sont jouables car je me sens super bien. J’avais vu sur le profil que c’était plutôt descendant, et je dis bien plutôt car je vais avoir des surprises ! Je repars comme une balle et je n’arrête pas de regarder la montre, les kilomètres, le temps au kilomètre, de calculer si je suis dans l’allure, d’essayer de relancer. Le passage au-dessus de Caluire je me mets en mode automatique sur le plat et faut pas baisser de rythme ! Je sais qu’après on « redescends » vers les Terreaux.
Je suis toujours dans les temps pour les 4h30, je vois la route qui redescend. Allez encore un effort et ça va le faire. Mais là sur les quais un bénévole (au fait milles mercis à eux) nous indique de tourner à droite. Aaaaaaargh encore des marches !!!!!!!!
Bon ça change mes calculs et pour les 4h30 ça va être très chaud. Dépose du cerveau sur les quais, passage en mode warrior et le cardio en-dessous de 160 ça sera pour plus tard. Je m’arrache comme un malade à chaque escalier, je double plein de gens, la garmin vibre toutes les 2’’ pour me dire que la fréquence cardiaque est trop haute mais rien à foutre je vais la faire tomber cette barrière des 4h30.
Les marches montées 2 à 2, dans les escaliers en descentes c’est du grand n’importe quoi : je suis à 2 doigts (de pieds) de me faire une cheville à chaque fois. Une rue, je relance, un coup d’œil au chrono, ok ça peut le faire, on tourne, merde des escaliers, pas grave à bloc, à bloc, à bloc !!!!
On arrive vers l’opéra je reconnais les rues. Là on descend, je sais qu’il n’y a plus d’escaliers. Je relance, j’en remets une couche, je suis dans le rouge depuis 15mn mais je ne lâche rien (c’est bon les séances de seuil). On tourne à droite, le parking Tolozan, les 5 marches avalées d’un trait, la place de l’opéra avec les badauds et les premiers arrivés qui nous encouragent : vitesse instantanée 15 km/h !!! 4h26 au chrono !!!
A ce moment je sais que j’ai gagné mon pari contre moi-même et que je vais casser les 4h30. Rentrer dans la cour de la Mairie, je profite, photos (certains vont critiquer ma foulée mais je réfléchissais plus vraiment du fait que le cerveau est resté sur les quais), la place des Terreaux, l’arche d’arrivée … Arrêt du chrono : 4h28 !!!!!!!!!!!!
Je suis rincé mais super heureux ! Les entraînements ont payé et ça me regonfle à fond pour mon objectif de la saison.
Le LUT c’est une super course où l’on (re-)découvre cette fabuleuse ville de Lyon avec des coins insoupçonnables. Et à ceux qui auraient un doute, venez le courir au moins une fois et vous verrez qu’on parle bien de trail.
Récup, reprise de l’entrainement en augmentant encore le dénivelé car le prochain trail c’est la Marathon Race à Annecy 42 bornes avec 2800 d+ va falloir se les coltiner !
Fab'